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  • Photo du rédacteurDocteur Yves Ecoffey

La médecine aux médecins: une affaire de généraliste

Dernière mise à jour : 9 oct. 2020

La coordination des soins est nécessaire à la bonne prise en charge d'un patient.

Si cela semble évident, il faut bien se rendre compte que dans la pratique tout n'est pas si simple. En effet, tout médecin de quelque spécialité soit-il doit au départ acquérir une formation de base, un tronc commun qui forge son identité de médecin. Celle-ci est reconnue en Suisse par l'obtention d'un diplôme fédéral de médecin.

Pour des raisons identitaire et économique, le spécialiste se targue souvent d'être également généraliste et peut penser que toute la médecine tourne autour de sa spécialité. J'ai même connu un Professeur de neurologie qui allait jusqu'à enseigner que "la médecine est une sous-spécialité de la neurologie...".

Fort de sa formation de base, le spécialiste peut être amené à se substituer au généraliste par manque de médecin ou pour des raisons économiques, car trop souvent les patients de sa spécialité ne suffisent pas à rentabiliser son cabinet médical. Toutefois, la pratique d'une médecine générale improvisée, c'est-à-dire sans formation holistique reconnue n'est pas à mon sens acceptable. Il s'agit de s'occuper conjointement du soma et du psyché et d'être formé pour le faire.

Sur le plan médical, une formation professionnelle de généraliste mieux reconnue se met progressivement en place. La création d'une chaire de médecine générale dans les universités disposant d'une faculté de médecine voit progressivement le jour.

Pour ce qui est de l'économie, la situation reste très problématique, les médecins insuffisamment formés dans ce domaine hésitant à s'engager.

Pour ma part, j'au eu l'opportunité d'être à l'origine d'un centre médico-chirurgical autogéré dont les implications financières furent à rebondissement multiple, avec en toile de fond un montage financier compliqué sous la forme d'une pseudo-holding. Erreurs de jeunesse et investissements inappropriés ont mis en demeure les médecins généralistes de s'investir tant financièrement que médicalement. Pour sauver l'entreprise, ils ont créé leur propre société anonyme (SA) qui a finalement supporté la majorité des charges.

Vous trouvez ci dessous l'engagement financier paritaire de l'ensemble du groupe et des médecins généralistes afin d'éviter la faillite lors du premier exercice. Une autre solution n'aurait pas été possible. En effet, le rachat par un financier qui oblige à rentabiliser le symptôme est médicalement inacceptable.

En contrôlant la gestion des soins, le médecin peut alors se consacrer pleinement à son activité clinique en lui subordonnant toute activité para-clinique. Si il a le loisir de suivre son patient tout au long de sa vie, il est amené à bien le connaître et peut ainsi adapter son attitude. Le vécu du patient et les circonstances du moment jouent un rôle prépondérant quant aux décisions à prendre. Ceci est particulièrement valable en fin de vie. Rapport à celle-ci, une attitude plus ou moins interventionniste est au coeur des débats et le rôle du médecin traitant est à mon sens prépondérant comme je le décrit dans la réflexion que vous pouvez lire ci-dessous.

Ainsi, le médecin traitant souvent également médecin de famille joue un rôle central pour le patient. La confiance que celui-ci lui accorde permet d'aller vers un diagnostic souvent pluriel, global, englobant l'ensemble des pathologies. La connaissance de son patient avec également ses aspects psycho-sociaux permet au médecin de trouver l'attitude bienveillante et apaisante dont le patient a besoin. Au fil du temps, il est également amené à coordonner les soins prodigués par les divers spécialistes et intervenants para-médicaux, sociaux ainsi qu'avec la famille. Au delà de la connaissance tant somatique que psycho-sociale de son patient, le médecin coordonne ses soins tel un chef d'orchestre: une médecine pluridisciplinaire au service du patient. En contre-partie, celui-ci est invité à se prendre en charge en adhérant aux traitements (compliance) et en formulant ses plaintes de manière authentique.

Reste encore à définir le rôle du médecin et ses limites, soit la difficulté d'intégrer les nouvelles technologies avec leur cortège de magnifiques résultats à l'inévitable corollaire du fantasme d'une toute puissance. Même si celle-ci est liée à une volonté de trop bien faire, elle n'en reste pas moins la source d'une souffrance iatrogène. La non gestion du risque par le médecin associée à son égo parfois excessif peuvent en être la cause. C'est alors que la relation médecin-malade dérive vers une emprise du premier sur le second. Ci-dessous, j'essaye de la comprendre en évoquant un type de relation contre nature qui condamne.

Il apparaît dès lors clairement que la qualité de la relation médecin-malade est fondamentale à l'accomplissement des objectifs souhaités.

La crise sanitaire de 2020 m'a poussé à publier le communiqué suivant:









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